Éducation nationale : quel avenir pour nos enfants ?

Les années se suivent et se ressemblent pour l’Éducation Nationale qui vit, décidément, une période bien sombre. La réduction draconienne des moyens financiers et la suppression massive de postes d’enseignants se poursuivent à un rythme effréné.

A la rentrée 2010, 16.000 postes étaient supprimés et une réforme inepte des enseignants voyait le jour. Les recteurs d’académie recevaient des instructions pour accroitre le nombre d’élèves par classe afin d’optimiser les postes !

Aujourd’hui, la situation se répète encore et encore. Vous avez pu vous en rendre compte samedi dernier où, à l’appel de 25 organisations syndicales d’enseignants et de parents d’élèves, des manifestations ont eu lieu un peu partout en France afin de dénoncer, une nouvelle fois, cette politique inique.

En effet, le projet de loi de finances pour 2011, voté au mois de décembre, a acté la suppression de 16.000 nouveaux postes pour la rentrée prochaine.
De plus, cette année, les écoles ne connaitront, individuellement, leur sort qu’après les élections cantonales du mois de mars. Elles auront donc encore moins de temps pour s’adapter. Les syndicats d’enseignants ont dénoncé, à juste raison, « une manœuvre politique », visant à éviter une déroute aux candidats de la majorité se présentant aux prochaines élections.

Mais personne n’est dupe et chacun sait que nous ne pouvons sacrifier ainsi l’avenir des générations futures !

Depuis 2007, le Gouvernement poursuit une course désespérée, et vouée à l’échec, de chasse aux fonctionnaires, digne du mac carthysme d’un autre temps, dont l’Éducation nationale semble être la principale cible !

Dans la région Limousin, les effets de cette politique irresponsable se ressentent de plus en plus :

  • Ainsi, le 15 décembre dernier, le rectorat de l’académie de Limoges a annoncé la réduction de la moitié de la capacité d’accueil des classes préparatoires PCSI du lycée Gay-Lussac de Limoges. Comme je l’ai rappelé dans une question écrite du 3 janvier dernier au ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche (consultable en cliquant sur le présent lien), cette décision remet en cause l’impérieuse nécessité pour notre région d’avoir les outils de formation indispensables à la préservation et au développement économique pour les décennies futures.
  • Le 20 janvier, à Limoges, le Conseil académique de l’Éducation nationale a présenté sa carte scolaire 2011-2012 pour la région Limousin. A cette occasion, le recteur et le préfet ont annoncé la suppression de neuf filières dans sept lycées de la région. Ces décisions ont toutes été motivées par des raisons essentiellement budgétaires ! Deux lycées creusois sont touchés : Raymond-Loewy à La Souterraine et Eugène-Jamot à Aubusson. En Corrèze et en Haute-Vienne, le constat est le même.

De plus, la fameuse loi de lutte contre l’absentéisme scolaire vient d’entrer en vigueur. Aux suppressions massives de postes vient donc s’ajouter une politique sécuritaire et répressive qui prévoit la suspension des allocations familiales en cas d’absentéisme scolaire d’un des enfants de la famille (je vous invite à consulter l’article que j’avais rédigé à ce sujet en cliquant sur ce lien).

Face à cela, il ne faut pas s’étonner que le niveau de l’éducation et de la formation baisse en France et que, dans le même temps, les inégalités sociales se creusent.

Comment pourrait-il en être autrement ? La politique menée depuis 2007 engendre formellement une éducation à deux vitesses avec un secteur public en déclin, ne pouvant assurer ses missions dans de bonnes conditions et, de ce fait, un secteur privé de plus en plus demandé, car non soumis aux mêmes restrictions !
La dernière enquête PISA l’a rappelé une nouvelle fois en soulignant que la proportion générale d’élèves en difficulté en France avait progressé et que les inégalités des chances étaient de plus en plus importantes dans notre système éducatif (lien vers ma question écrite du 12 décembre 2010 relatif à cette enquête)

Malgré cela, nos dirigeants actuels ne semblent répondre qu’au diktat de l’argent et des économies à court terme. Alors que les plus privilégiés continuent d’être protégés, nos enfants voient leur avenir s’assombrir et nos régions rurales, leur enclavement s’accélérer.

La situation est très grave car il n’est pas question, ici, de rivalités partisanes ou politiques, mais bel et bien de l’avenir que nous voulons offrir, demain, à nos enfants et aux générations futures !