Harcèlement verbal et physique dans les établissements scolaires



Question n° 18136 adressée à M. le ministre de l’éducation nationale, de la jeunesse et de la vie associative
Publiée dans le JO du Sénat du 14/04/2011, page 918

Texte de la question :

Mme Renée Nicoux attire l’attention de M. le ministre de l’éducation nationale, de la jeunesse et de la vie associative au sujet de la récente étude de l’Observatoire international de la violence à l’école réalisée pour l’UNICEF et publiée le 30 mars.

Elle tient tout d’abord à saluer la publication de cette étude qui constitue la première démarche scientifique s’intéressant de près au harcèlement à l’école primaire. Pour la réaliser, plus de 12.000 élèves ont été interviewés. Le constat de l’Observatoire international de la violence à l’école est alarmant, sans malheureusement être pour autant surprenant. Près de 14 % des élèves interrogés se déclarent victimes de harcèlement verbal répété et 10 % souffrent de harcèlement physique, 17 % ont été frappés par d’autres élèves, 25 % ont été injuriés « souvent ou très souvent ». Les conséquences peuvent être terribles pour l’élève : absentéisme, mauvais résultats scolaires, dépression, et les répercussions d’un tel traumatisme à l’âge adulte sont parfois irréversibles.

Chacun s’accorde à dire qu’il existe une corrélation très forte entre le climat scolaire et le déclenchement des faits violents. Or, la réduction massive de postes dans l’éducation nationale impacte fortement les effectifs des équipes éducatives et pédagogiques. Ainsi, la suppression d’enseignants, d’emplois vie scolaire (EVS) et même de surveillants dans une majorité d’établissements scolaires a réduit fortement la capacité d’encadrement et d’accompagnement des élèves. Il semble pourtant évident que cette présence au quotidien est primordiale pour prévenir ces violences. Elle tient aussi à préciser que le manque de formation des enseignants dans la prévention de ces violences est criant. Il faut réinstaurer le lien entre l’élève et l’école. Cela passe par le dialogue et l’échange entre l’équipe pédagogique (enseignants, EVS et surveillants) et les élèves. En aucun cas, des moyens matériels, comme des caméras de surveillance, peuvent se substituer à des moyens humains.

Elle souhaiterait donc connaître les actions qu’il compte entreprendre suite à la publication de cette étude de l’Observatoire international de la violence à l’école.