Question écrite : Réduction de la capacité d’accueil des classes préparatoires PCSI du lycée Gay-Lussac à Limoges

Question écrite n° 16673 de Mme Renée Nicoux (Creuse – SOC)
publiée dans le JO Sénat du 30/12/2010 – page 3342

Mme Renée Nicoux attire l’attention de M. le ministre de l’éducation nationale, de la jeunesse et de la vie associative sur l’annonce du rectorat de l’académie de Limoges, le 15 décembre 2010, de réduire de moitié la capacité d’accueil des classes préparatoires PCSI du lycée Gay-Lussac de Limoges. De ce fait, dès la rentrée 2011, l’établissement ne pourra plus accueillir que 48 étudiants au lieu de 96 actuellement.

Le rectorat a justifié cette décision par le fait qu’en 2010 seuls 48 élèves se sont inscrits dans ces classes préparatoires. Or ce chiffre était de 75 en 2006 et il faut noter que la baisse observée est notamment due à une orientation massive des élèves vers la filière médecine, avec le taux de réussite très faible que nous connaissons. Cette baisse n’a donc rien de définitif et n’est pas la conséquence de considérations démographiques.

Il faut souligner que le lycée Gay-Lussac s’est inscrit au début de l’année 2010 dans le projet « cordées de la réussite », initié par le ministère de l’enseignement supérieur, visant à diversifier l’accès aux classes préparatoires en permettant de faire découvrir les études et les métiers scientifiques à des élèves qui souvent s’autocensurent et pensent que de telles orientations leur sont inaccessibles. Il s’agit en l’occurrence de favoriser l’accès aux grandes écoles des élèves des milieux ruraux. Les crédits afférents à ce projet viennent tout juste de lui être attribués. D’autres projets ont été initiés et, notamment, celui d’ouvrir un internat afin d’accueillir les élèves éloignés ou encore d’accroître le nombre d’élèves boursiers. Ces initiatives vont inévitablement attirer de nouveaux étudiants vers ces classes porteuses qui ont des taux de réussite très importants.

Or, en limitant dès maintenant la capacité d’accueil à 48 , le rectorat rend impossible, dans l’avenir, l’orientation d’étudiants supplémentaires vers ces classes préparatoires et met un terme à toutes les initiatives engagées par le lycée Gay-Lussac.

De ce fait, dès la rentrée prochaine, certains élèves du Limousin et des environs ne pourront plus, faute de place, préparer à Limoges les concours d’entrée aux Grandes Écoles. Cette réduction risque d’entrainer la fermeture d’une des deux classes de PCSI et conduira à terme à la fermeture d’une des trois classes de deuxième année. Cette décision semble aller à l’encontre des engagement du Gouvernement d’élargir le recrutement des grandes écoles, en particulier dans les milieux modestes et ruraux. Il semble difficile de concilier la promotion des formations scientifiques, essentielles pour le développement de notre pays, et la volonté d’élargir le recrutement aux Grandes Écoles avec la réduction des capacités d’accueil dans les classes préparatoires.
Il en va du droit des jeunes du Limousin à pouvoir effectuer leurs études supérieures en Limousin ; il en va aussi de l’impérieuse nécessité pour notre région d’avoir les outils de formation indispensables à la préservation et au développement économique pour les 20 ou 30 prochaines années.

Le rectorat doit rendre sa décision définitive le 12 janvier prochain.

Elle aimerait donc connaître ses intentions pour que le lycée Gay-Lussac de Limoges puisse mener à son terme les projets qu’il a engagés dans le cadre des « cordées de la réussite » visant à augmenter les effectifs de ses classes préparatoires aux grandes écoles et pour que ceux-ci ne soient pas réduits à néant par une réduction inconsidérée de la capacité d’accueil.

En attente de réponse du Ministère de l’éducation nationale