Le Limousin se mobilise en faveur de la création des « régions intermédiaires »

Mardi 14 juin, j’ai participé à une table ronde organisée par le Conseil Régional du Limousin, sur la nécessité de créer une nouvelle catégorie de « Régions intermédiaires » au niveau européen. Cette réunion s’est déroulée en présence du président du Conseil régional, de parlementaires et de représentants des chambres consulaires de la région.

L’objectif de cette rencontre était de faire valoir l’engagement conjoint des différents acteurs de notre région en faveur de la création d’une catégorie de Régions dites « intermédiaires », dont pourrait bénéficier le Limousin (à hauteur, selon les prévisions, de 60 millions d’euros supplémentaires). Cette nouvelle catégorie rendrait l’aide européenne plus progressive et adaptée, avec une répartition des fonds structurels au plus proche des réalités économiques et sociales des territoires. Pour notre région, elle permettrait de financer des grands projets d’infrastructures routières et ferroviaires et faciliterait le passage au très haut débit.

Je tiens à rappeler que cette nouvelle catégorie de Régions a été proposée par la Commission européenne et a reçu un accueil plus que favorable de la part des parlementaires européens. Seuls les États membres, et en particulier la France, semblent s’y opposer. Le Gouvernement français justifie cette position en considérant que « si la France souhaite maintenir une Politique Agricole Commune (PAC) forte, elle doit nécessairement baisser le budget de la politique de cohésion ».

Or, cette position va à l’encontre de l’esprit de la construction européenne ! La PAC et la politique de cohésion sont deux piliers indispensables et complémentaires d’une Europe forte. Il ne faut en aucun cas les opposer entres elles car si nous abandonnons cette nécessaire complémentarité, nous remettons en cause l’équilibre future de l’Union européenne !

Cependant, je peux comprendre la position de certains dirigeants européens qui, dans un contexte économique difficile, ne veulent pas augmenter leurs contributions au budget européen. C’est pour ces raisons que le Parti socialiste demande, aux niveaux national et européen, de créer une taxe sur les transactions financières qui viendrait abonder le budget européen, assurant ainsi sa pérennité.

En tout état de cause, nous ne pouvons pas nous diriger vers une réduction des aides européennes en faveur de nos régions. La politique de cohésion européenne assure 25% de l’investissement public total au niveau régional (en métropole). A l’heure du gel des dotations de l’État aux collectivités territoriales et de la suppression de la taxe professionnelle, nos territoires ont plus que jamais besoin de financement. Pour le Limousin, comme pour les autres régions concernées (elles sont 9), sans la création du statut de « Régions intermédiaires », le risque de décrochage économique et social est réel, d’autant plus dans le contexte national actuel où les territoires ruraux sont laissés à l’abandon !

Le budget est l’incarnation d’un projet politique. Sans moyens, il n’y a pas de projets et sans projets, il n’y a plus d’Europe ! A l’heure où l’euroseptissisme n’a jamais semblé aussi fort, l’Union européenne doit lancer un signal fort en se donnant des moyens adaptés à ses ambitions. La création d’un statut de « Régions intermédiaires » apparaît donc plus jamais indispensable !

Pour plus d’informations, je vous invite à consulter les différents articles que j’ai écrits à ce sujet sur ce mon site :

question orale au Gouvernement du 10 mai 2011 sur la nécessaire création d’une catégorie de « Régions intermédiaires »

article du 8 mars sur la position française à l’égard des régions intermédiaires

présentation de la politique de cohésion européenne