La délégation à la prospective du Sénat se mobilise sur l’avenir des territoires ruraux

En janvier 2012, le bureau de la Délégation à la prospective du Sénat a décidé de mener un travail de réflexion sur l’avenir de nos « campagnes ». Comme vous le savez, je suis extrêmement mobilisée sur ces questions qui concernent directement notre département. Avec mon collègue Jean-Jacques Lozach, nous avions d’ailleurs rédigé une proposition de loi visant à instaurer un nouveau pacte territorial en mai 2011 afin de donner un nouveau souffle à nos territoires ruraux.

C’est pourquoi, en tant que membre de cette délégation, j’ai décidé de m’investir pleinement dans ces travaux afin d’y apporter mon expérience tout en portant la voix de la Creuse. Ainsi, avec deux autres collègues sénateurs, membres du PS et de l’UMP, nous sommes actuellement en train de préparer un rapport qui rendra ses préconisations à la fin de l’année 2012.

Pour ce faire, nous menons depuis plusieurs mois de nombreuses auditions auprès des spécialistes de la question. Nous avons ainsi rencontré des chercheurs (INRA, EHESS), des représentants des services de l’État (DATAR) ou encore des associations d’élus (AMRF). En outre, nous allons effectuer quatre déplacements en France afin de bien prendre en compte la diversité de notre territoire.

Il y a quelques semaines, nous avons présenté devant nos collègues de la Délégation notre « étude de faisabilité »(1) afin de faire état du déroulement de nos travaux et d’exposer les objectifs que nous nous fixons.

Nous avons ainsi indiqué que notre rapport, après avoir analysé les études déjà menées sur le sujet, se fixait pour objectif de déterminer un scénario optimal d’évolution des campagnes françaises, d’identifier ses conditions de réalisation, avant d’esquisser les politiques publiques qu’il conviendra de mettre en œuvre pour y parvenir.

L’objectif poursuivi sera double : accompagner le phénomène actuel de retour des populations à la campagne tout en favorisant le maintien, voire en développant l’attractivité de ces territoires.

  1. Pour y parvenir, il faudra avant tout encourager l’activité économique, moteur indispensable pour l’emploi et le dynamisme d’un territoire. Derrière cette impérieuse nécessité se cachent des enjeux très forts comme l’accès aux nouvelles technologies et au très haut débit, le développement des infrastructures de transport ou encore la préservation de notre modèle agricole.
  2. Mais il faudra également fournir aux habitants l’ensemble des services auxquels ils ont accès en zone urbaine. Je parle bien évidemment ici des services publics de santé, d’éducation, d’emploi, de transport, de télécommunication ou encore de services à la personne, sans oublier les services liés à la diffusion de la culture. Les populations s’installant en zone rurale savent pertinemment qu’elles ne pourront pas avoir le même éventail de possibilité qu’en zone urbaine. Néanmoins, leurs demandes sont très fortes et y répondre représente une vraie chance de développement pour nos territoires.

Je considère que nous sommes aujourd’hui à un tournant politique majeur en matière d’organisation et d’aménagement de notre territoire. Soit nous accompagnons cette volonté de plus en plus forte des français de vivre « à la campagne » par des politiques adaptées et intelligentes, soit nous décidons définitivement de créer une France a deux vitesses en faisant de nos territoires ruraux, de véritables zones de relégation.

Pour ma part, vous comprendrez aisément que j’ai choisi la première solution.

(1) Selon le règlement intérieur de la Délégation de la prospective du Sénat, une étude de faisabilité doit être menée en amont de tout travail de fond afin que chacun puisse en apprécier le contenu, la méthode, le calendrier et le budget. L’objectif est bien évidemment d’éviter tout travail redondant ou facultatif, ainsi que toutes dépenses inutiles.