Conférence de presse du 20 décembre 2012

Alors que des tensions vives agitent de façon négative notre ville, et après plusieurs diffusions dans les médias de propos remettant en cause la gestion municipale que je conduis depuis mars 2008, et m’étant abstenue de toute mise au point jusqu’à présent, j’estime nécessaire de rétablir la vérité. Je déplore les conséquences graves pour Felletin, son dynamisme comme son image. En effet, ce n’est plus seulement à moi que l’on s’en prend, c’est à Felletin. Les accusations de dérives budgétaires à mon encontre ne sont pas acceptables, d’autant qu’elles alimentent la critique dans d’autres sphères. Il me paraît donc nécessaire de communiquer des éléments d’information permettant aux felletinois et aux creusois de juger de la réalité de la situation et des enjeux.

En 2008, mon engagement, comme celui de toute une équipe qui s’était mobilisée dans ce sens et à laquelle une majorité d’habitants avait apporté ses suffrages, était de construire le Felletin de demain, avec vous et au service de tous. C’est dans cet esprit et avec le sens des responsabilités que le conseil municipal a eu la possibilité de travailler puis de décider des orientations et des actions à entreprendre pour notre ville, au cours de 44 séances de conseil (un tous les mois et demi environ) et des séminaires annuels d’une journée, sans parler des réunions de commissions. C’est sur la base d’un document de campagne que l’action municipale défendue par une majorité d’élus a été mise en œuvre, aussi bien en terme de services que d’investissements. L’étude dite « centre ville » a tout particulièrement constitué le fil rouge des travaux mis en œuvre (entrées de ville route d’Aubusson et rue Grancher, parkings, belvédère, columbarium…).

Aujourd’hui, certains veulent laisser penser que les orientations prises, comme la gestion financière, ne seraient pas responsables, jetant l’opprobre sur tout un travail, mené avec sérieux et détermination.
Je tiens à rappeler que la municipalité comporte quatre adjoints aux côtés du maire, et que cet exécutif se réunit de façon hebdomadaire depuis le premier jour. L’équipe d’élus issus de la liste Felletin2008 est aussi destinataire par courriel, après chaque rencontre, d’un document de synthèse de nos échanges, réflexions ou décisions, laissant la possibilité à chacun de réagir et de s’impliquer.

De façon complémentaire, des rencontres du groupe sont également organisées (22 depuis 2008), dont le rythme est certainement moins intense que dans la phase de lancement des projets. Chacun peut y participer, et contribuer à la réflexion comme au suivi des dossiers dans leur montage opérationnel.
Il faut rappeler que les conseillers municipaux du groupe sont chacun président d’une commission municipale, en lien avec leur adjoint référent. Je comprends que les réalités de la gestion municipale puissent frustrer, quand on sait que les temps politiques ne sont pas toujours compatibles avec les temps financiers ou administratifs, mais ces réalités doivent être intégrées par tous.

Que des points de vue différents puissent s’exprimer est essentiel : cela constitue la base de la démocratie. En revanche, affirmer que le maire déciderait seul n’est pas la réalité : on sait que toutes les décisions sont prises en conseil municipal, et que les choix s’appuient sur des budgets adoptés par les élus. En l’occurrence, le budget 2012 comme les précédents a été voté à l’unanimité.

Quand j’entends parler de dérives budgétaires, je ne peux que m’interroger de l’appropriation par certains de la réalité du budget comme de son exécution. Chacun sait qu’une commune réalise ses dépenses dans un cadre budgétaire précis qu’elle ne peut dépasser.

Des dépenses nouvelles liées à des choix ont été réalisées comme ceux par exemple du développement des services liés à l’enfance-jeunesse, et je les défends car ils sont indispensables à notre territoire.
Dans le même temps, des dépenses obligatoires ont du être inscrites au budget en augmentation : chauffage urbain, carburants, taxe sur l’éclairage public, etc… L’analyse financière réalisée en interne fait ressortir des dépenses nouvelles en fonctionnement pour 2011 de 158.000€, comparées à 2009.

Compte-tenu du contexte, et ce depuis 2008, la recherche systématique d’économies constitue le travail de fonds que j’ai souhaité mettre en œuvre. Des mises en concurrence sur tous les postes de fonctionnement ont ainsi été réalisées (assurances, téléphonie, fournitures…).

Si la situation financière de la commune n’est pas exceptionnelle, elle n’en est pas pour autant catastrophique. Toutefois, je partage les inquiétudes comme je l’ai exprimé depuis plusieurs mois.
Il est évident que le budget de la commune est contraint. Il faut bien garder à l’esprit que le contexte général de crise a un impact significatif sur nos ressources, et cette situation ne fait pas de Felletin un cas isolé. L’aide de l’État aux communes, à travers la dotation globale de fonctionnement indexée sur la démographie communale, est gelée depuis plusieurs années.

On peut noter aussi qu’en 2011, les ressources fiscales directes sont inférieures à la moyenne départementale. Pour mémoire, elles représentent 179€/habitant pour Felletin, la moyenne départementale étant à 293€/habitant. En matière d’investissement, j’ai œuvré pour que de nombreux projets soient cofinancés par des partenaires, parfois jusqu’à 80%, afin de limiter la part de la commune dans ces investissements.

Tous ces éléments techniques ainsi que l’exécution budgétaire 2012 seront présentés au conseil municipal en janvier par les services de l’Etat. C’est sur ces bases que nous pourrons prendre des orientations pour l’année 2013.

Dans le même temps, un projet sert de prétexte à ces réactions vives alors même qu’aujourd’hui les travaux sont financés à 100% (environ 500.000€ HT). Ce projet, c’est celui du Conservatoire du Bâti et des Savoir-Faire qui a vocation à s’implanter sur le Site des Granges. Le projet défini par l’association est loin d’être « pharaonique » comme on veut le laisser croire. Les chiffres repris dans la presse se rapportent à une étude de 2006 qui n’ont rien voir avec le projet d’aujourd’hui.

Cette opération est inscrite dans nos projets depuis le premier jour, tout comme elle l’est dans les dispositifs de financement du territoire depuis avant même notre élection. Le conseil municipal a pris plusieurs décisions visant à accompagner son développement, comme son installation sur ce site dont l’histoire et la proximité avec le Lycée des Métiers du Bâtiment ne peuvent remettre en cause sa légitimité.

Ce projet présente un intérêt pour le positionnement du LMB sur la thématique des savoir-faire traditionnels et de l’éco construction, tout comme sur le volet économique vu le développement de filières nouvelles et de chantiers de restauration, ou encore sur la dimension touristique vu les atouts patrimoniaux de nos communes et notre histoire creusoise. Il est donc dans l’intérêt de tous que ce projet aboutisse, ce que la Fondation du Patrimoine a souligné en souhaitant prendre en charge la part communale, complétant la souscription publique en cours.

Je réaffirme que mon objectif demeure de travailler avec tous les élus souhaitant poursuivre l’action au service de notre ville. Je reste mobilisée dans cet état d’esprit. Mon engagement se veut au service de l’intérêt général, de la ville et des felletinois. Cet engagement doit être une exigence partagée, en lien avec les valeurs de respect, de dialogue et de loyauté.

Le contexte économique difficile nécessite de faire front collectivement. Je compte donc sur la mobilisation de tous, appelant à la responsabilité et au respect, pour que les mois qui viennent soient constructifs pour Felletin.