Le Sénat rend son rapport sur la filière Viande

Comme je vous le précisais dans un article du 2 avril 2013, le Sénat a mis en place il y a quelques mois une mission commune d’information dans le but de mieux connaître et comprendre les pratiques et les enjeux de la filière viande en France et en Europe. Cette initiative faisait bien évidemment suite au scandale de la viande de cheval retrouvée dans certains plats préparés. Très investie sur ces questions, j’ai intégré ce groupe de travail et participé à ses réflexions.

Après quatre mois de travaux intensifs, de plusieurs déplacements en France et de près de soixante auditions, la mission a rendu son rapport le 17 juillet 2013. Dans celui-ci, sont formulées une quarantaine de propositions visant à apporter certaines réponses aux constats que nous avons établis.

Pour mener à bien les réflexion, la mission est partie dans un premier temps de deux observations importantes qui rappellent que nous ne sommes pas ici face à un scandale de santé publique (aucune victime n’est à déplorer) mais bien face à une escroquerie et une tromperie du consommateur.

  • La première est positive : le système de traçabilité de la viande fonctionne bien en Europe . Il a en effet fallu seulement quelques jours pour, à partir des lots incriminés, remonter la filière et trouver l’origine du scandale.
  • La seconde est plus inquiétante : la viande est considérée et échangée en Europe comme n’importe quel bien. Elle fait donc l’objet de spéculation et n’échappe pas aux logiques de marché. Cette situation est extrêmement regrettable pour un produit alimentaire qui nécessite une attention particulière.

Partant de cette base, des réflexions ont été menées sur les différents champs les plus importants, à savoir : la sécurité sanitaire, la situation économique de la filière et les attentes sociétales.

Au terme de cette mission, quatre constats forts ont été établis :

  1. La sécurité sanitaire des produits carnés reste très élevée en France. Très peu de victimes d’incidents alimentaires sont enregistrées chaque année.
  2. Le consommateur doit mieux connaître les produits qu’il achète pour que son alimentation lui paraisse moins opaque. Dans ce cadre, l’étiquetage de l’origine des produits est indispensable et ce combat doit être mené au niveau européen.
  3. Les équilibres économiques de la filière viande sont extrêmement fragiles. La filière traverse en effet une crise durable dont les éleveurs sont les premières victimes. Les coûts de production ne cessent d’augmenter et la répartition de la valeur ajoutée dans la chaîne de production est encore trop inégale. A cela vient s’ajouter une concurrence exacerbée, en Europe et dans le monde, qui fragilise encore un peu plus la filière française.
  4. Les interrogations sur les effets de la consommation de viande sont de plus en plus fortes notamment d’un point de vue environnemental et de bien-être animal. Une réflexion globale de la filière devra être menée pour répondre à ces inquiétudes.

En conséquence, la mission formule une quarantaine de recommandations visant à apporter des réponses en améliorant davantage la traçabilité et la sécurité des viandes consommées, renforçant l’information du consommateur et soutenant la compétitivité de la filière.

Pour en savoir plus, je vous invite à consulter l’intégralité du rapport et des propositions formulées en cliquant sur le présent lien.