L’éducation : variable d’ajustement des dépenses publiques

Le projet de loi de finances pour 2011 commence son examen aujourd’hui au Sénat. Cette année encore, il est placé sous le signe de l’austérité. Il ne se consacre qu’à la baisse des dépenses, sans aborder les questions cruciales de la répartition des richesses, à travers une réforme de la fiscalité, et de la nécessité de mettre en place une politique d’investissement, nécessaire pour relancer la croissance.

Je tiens spécialement à dénoncer la poursuite de la suppression de postes dans la fonction publique d’État, supportée cette année encore, à plus de 50% par l’Education nationale. C’est 16.000 postes supprimés sur les 31.638 annoncés (dont, notamment, 8.000 dans la défense et 3.000 pour le budget).

Ces réductions d’effectifs sont liées à la poursuite de la politique du non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite, qui doit conduire finalement à plus de 97 000 suppressions de postes sur la durée du budget triennal 2011-2013.

Lors du débat télévisé de mardi dernier, j’ai été choquée que le Président de la République se vante d’être celui qui «  a supprimé près de 135.000 postes de fonctionnaires ». Il n’y a aucune fierté à cela, surtout lorsque l’on s’attaque à un des socles de notre société et de notre république : l’éducation.

Je déplore donc très fortement que le Gouvernement actuel continue de considérer l’Education nationale comme une variable d’ajustement budgétaire. En tant qu’enseignante, je ne connais que trop bien les difficultés que peuvent rencontrer certains membres de la profession. Les leçons de la rentrée scolaire précédente n’ont pas été retenues où, au manque criant d’effectifs, est venu s’ajouter une réforme inepte et dangereuse de la « non-formation » des enseignants.